Alain Amrah Horutanga

Lampedusa, l’hécatombe : quelques témoignages

https://medias.lepost.fr/ill/2007/09/07/h-4-1013750-1189157629.jpg« On n’a plus de place, ni pour les vivants ni pour les morts » a déclaré, effondrée, la maire de Lampedusa, Giusi Nicolini. « C’est une horreur, une horreur; ils n’arrêtent pas d’apporter des corps ». C’est une pluie de témoignages, révélateurs de l’ampleur du drame qui s’est abattu sur place.

Le premier ministre somalien, Abdi Farah Shirdon  a présenté ses condoléances aux familles des victimes du drame de Lampedusa, en ces termes : « Je tiens à exprimer mes sincères condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers et des amis dans ce tragique accident. Je tiens également à remercier et à féliciter les mesures prises par les garde-côtes italiens, il ne fait aucun doute que leur réaction rapide a permis d’éviter de nouvelles pertes de vies ». Tout en reconnaissant implicitement la part des gouvernants dans cette catastrophe. « En tant que gouvernement, nous devons continuer à bâtir sur les réalisations déjà faites pour rendre la Somalie un endroit sûr, endroit stable et attrayant pour vivre, de sorte que ces jeunes qui fuient leur pays vont rester et participer à la reconstruction de leur pays ».

Ce message intervient après le naufrage d’un bateau, avec à son bord plus de 500 immigrants, en majorité des Somaliens et Érythréens. Le bateau était parti des côtes libyennes pour rejoindre l’Italie. L’accident s’est produit à 550 mètres de la côte.

« Il y a encore plein de cadavres. On ne peut pas dire combien; ils sont tous serrés les uns contre les autres, on ne voit que les premiers », a expliqué à la chaîne SkyTG24 l’un des sauveteurs, Giovanni de Gaetano, visiblement sous le choc.

« C’était tragique de voir les corps des enfants » a déclaré Pietro Bartolo, un responsable sanitaire de l’île. Selon lui, Lampedusa « n’a pas assez de cercueils » et a dû en faire acheminer par avion.

Un pêcheur, Rafaele Colapinto, a expliqué être venu en aide à des migrants : « On a vu un océan de têtes, on a mis une demi-heure pour embarquer chacun d’entre eux, car ils glissaient à cause du gazole ».

Rome a décrété vendredi « deuil national » et une minute de silence sera observée dans toutes les écoles ainsi qu’avant tous les matchs de football du championnat.

Le bateau de pêche a commencé à prendre l’eau et « de peur qu’il ne coule, les migrants ont enflammé une couverture pour attirer l’attention, mais cela a provoqué un incendie, puis le navire a chaviré », selon M. Alfano ; vice-premier ministre italien.

Une jeune Érythréenne encore en vie a été retrouvée parmi les cadavres déposés dans un hangar, après qu’un sauveteur a remarqué qu’elle respirait encore. Placée en réanimation à l’hôpital de Palerme, en Sicile, elle se trouve dans un état grave, déshydratée, en hypothermie, atteinte d’une pneumonie après avoir ingéré, comme les autres victimes, du gazole échappé du bateau.


Quand un burundais discute foot avec un camerounais ça donne…

 

Amoureux du sport en général et du football en particulier, j’ai été le dindon de la farce des camerounais à Nice. Le ballon rond n’est pas roi au Burundi, d’après ce que semblait dire un lion indomptable à mon égard « non, faut pas parler foot, burundais, buvez votre lait là mélangé au sang ». « Avez-vous un joueur au Burundi ou une équipe de football ? ». À ces phrases, il n’y avait rien à dire tout était presque vrai. Ce discours tenu, affaiblissait ma position. Tout partait d’une phrase peut-être déplacé ? Je n’en sais rien ! Mais monsieur le lion, je ne bois pas du lait au sang.

Dans le Bus, vers les collinettes en compagnie de Yehni Djidji, trois camerounais à nos cotés. Entre temps en Afrique, c’est l’actualité footballistique qui est sur toutes les lèvres. En France, c’est un Benzema qui se fait chambrer par les 70 millions de sélectionneurs (français) sans compter aux Africains qui soutiennent aussi cette sélection. Ces lions se réjouissaient de « non titularisation de Samuel Eto’o ».

– J’attendais ce jour où un sélectionneur du Cameroun laissera Eto’o sur le banc de touche, disait l’un.

– En tout cas c’est une très bonne nouvelle ! Un autre répliquant avec un visage plein d’allégresses.

Et l’hirondelle, que je suis, je pris la défense d’un autre lion en mode, Eto’o gazouillement.

– Vous n’êtes pas reconnaissant envers Eto’o qui a fait mieux que lui pour l’équipe du Cameroun ?

De ces gazouillements, les lions indomptables me prirent à parti, sans défense solide, je m’attaquai au fiasco de leur équipe qui va faire de la figuration en coupe du monde et le dernier en date en Afrique du Sud. J’ai mis un accent particulier à leur parcours catastrophique pendant cette campagne éliminatoire pour le Brésil. Heureusement pour eux, qu’ils ont Hayatou, Vice président de la FIFA. (Référence au match de Togo).

Tout cela était avant que je ne leur dise que je concourais dans la catégorie littérature. Ils étaient d’accord que seul dans le domaine culturel qu’on pouvait rivaliser. Qu’on les battrait en tambours aussi. Heureusement que sur ce point il était en accord avec la réalité. J’ai dit qu’on avait Francine Niyonsaba. Pour eux, on ne peut qu’exceller dans ce genre d’exercice parce que les burundais boivent du lait.  Si seulement, ils pouvaient deviner que le burundais d’aujourd’hui ne peut se permettre un tel luxe.  Non monsieur, vous avez bien d’hommes de culture très respectables que nous envions aussi.

Nous n’avons pas d’équipe nationale, comme la votre mais on en a une, les hirondelles ! Nous n’avons  jamais eu de joueurs connus à la stature d’un Joseph-Antoine Bell, d’un Cyrille Makanaky, d’un Roger Milla  mais nous formons nos onze à notre façon ! Nous jouerons le CHAN auquel vous ne prendrez part, éliminé par la République Démocratique du Congo. Et c’est fut la goute qui déborda le vase.

Mon amie l’ivoirienne déçue par ces éléphants qui ne remportent toujours pas de CAN (génération Drogba) ne pouvait rien pour moi.


Où va-t-on ?

 

visioncongo.com
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En 2005 la course de chez moi, Kinanira, au centre ville, était à 150f et en septembre 2013 elle passe de 300f (officiellement 330F) à 350f !

Je sais que personne n’est en mesure de répondre à cette question et même le gouvernement. Il peut nous refaire le refrain érigé peut-être aujourd’hui en hymne « nous sommes pauvres ». Il peut nous faire comprendre qu’actuellement les matières premières sur le marché international se vendent non plus à prix d’or mais peut-être à prix de vie. Quand on essaie de survivre par tous les moyens (même en acceptant parfois la corruption) on peut se demander jusqu’à quand et à quel rythme les burundais serreront leurs ceintures ? Je sais, cher gouvernement que le Burundi est l’un des pays les plus pauvres du monde (une fierté et un honneur après plus de cinquante ans d’indépendance) et que le Burundi ne produit pas de pétrole, d’or, de diamants… mais enfin où va-t-on ?

Fraichement débarqué de « l’enfer doux francophone Niçois », j’ai tout de suite compris qu’aucun lieu de cet enfer, terre, ne brule plus qu’au Burundi. Pour cette fois, il ne s’agit pas de guerre. Mais nos francs qui réduisent en cendre. Tous les matins, le démon souffleur de pauvreté, attise le feu pour nous accabler de meilleurs des malheurs qui soient. Chaque jour c’est une nouvelle plaie. Une plaie qui verra le lendemain un couteau doublement tranchant la remuer d’avantage. Aujourd’hui, c’est le prix du transport en commun et demain qui sait ? Après une très longue dispute entre moi et le convoyeur de bus, j’ai cru avoir rêvé. À 350f la course mais depuis quand ? Depuis que j’etais absent ! À titre de comparaison, en 2005 la course était à 150f et en septembre 2013 elle passe de 300f à 350f ! Un jour viendra-t-il où ce démon souffleur de feu des malheurs se fatiguera ?


Surprise : Francine et Antoine ne courront pas pour le Burundi.

 

 

Comme pour les jeux de la francophonie, la désormais célébrissime athlète burundaise, championne d’Afrique et détentrice de la meilleure performance mondiale de l’année ne courra pas le 800 m aux jeux de la francophonie comme cela l’a été pour le championnat du monde. En effet, elle ne s’est pas encore remise de cette même blessure qui l’avait privée de participer au championnat du monde à Moscow pendant que tous les burundais attendaient son nouveau sacre internationale. Pour une fois encore, une  autre médaille de plus qui s’envole, celle des jeux de la francophonie. J’imagine grande la déception, de tout un pays. Dans cette ligne droite de mauvais sort il y a aussi l’étoile montante burundaise du 800m masculin, demi-finaliste au championnat du monde à Moscow, dans les cadres du championnat du monde. Antoine Gakeme qui a connu une crise de paludisme à son arrivé à Nice, hospitalisé directement. actuellement sous traitement, il a déclaré forfait vu qu’il n’a plus suffisamment de force pour les entrainements avec le lot des médicaments qu’il prend.


Ouverture des VIIèmes de la francophonie

thLe rideau est levé est c’est parti ! Le président français, François Hollande a solennellement ouvert les jeux de la francophonie 2O13, à Nice devant un public composé des présidents de certains pays francophones invités. On pouvait noter la présence du président libanais Michel Sleiman, le président ivoirien Alassane Ouattara, le sénégalais Macky Sall dont le pays accueillera les prochains jeux de la francophonie. L’hymne de la francophonie et l’hymne du pays hôte, la France sont venus en premier. Ensuite la prestation des serments des participants, un représentant des compétiteurs, un représentant des arbitres sont passés tour à tour sur le podium promettant d’offrir du beau spectacle e de respecter et de faire respecter les règles des jeux. Ensuite la musique avec entre autres le grand Manu Dibangu qui a mis le feu, comme on le dit, avec son public camerounais, forte d’une grosse délégation. Il n’avait pas à s’en faire pour les chœurs. Les magiciens étaient aussi là pour mettre d’accord toutes les délégations présentes aux cérémonies d’ouverture. Ainsi blancs, noirs, métis, blonds, jaunes ont sursauté pour esquissé quelques pas de danse reprenant en chœur la célébrissime chanson « Premier Gaou » où même le président Ouattara est monté sur le podium pour le zouglou, décalé coupé. On se croirait à Abobo hein ?disait une ivoirienne. Entre temps, Grand Corps malade a laissé très bonne impression à l’auditoire qui ne savait plus s’il fallait applaudir le laisser continuer.

Dans son discours, le président français est largement revenu à la politique notamment en parlant de la république démocratique du Congo, de la Centrafrique mais aussi du Mali où petit à petit revient la paix et renoue avec le sentiment d’un avenir radieux. En allant trop loin dans son discours, il apporté son soutien inconditionnelle au Liban qu’il faut à tout prix protégé, selon lui toujours. Comme à son habitude, il ne s’était pas privé de serrer quelques mains et de se faire prendre en photo avec les compétiteurs telle une rock star. Le mots jeunesse revenait sur toutes les lèvres des orateurs et ne manquer pas des superlatifs, avenir de demain, monde de demain, dirigeants de demain, ceux qui porteront loin les valeurs universelles et patati patata…

 


De nice

Presque deux mois ! C’est beaucoup de temps perdus. Comme le dirait l’autre, un temps fou. Mais l’heure de la fin de la recréation a sonné. Ce petit repos, beaucoup plus festif, a tiré sa révérence et a fait place aux septièmes jeux de la francophonie à Nice. En effet du 07 au 15 septembre, la France vibrera, après le Liban en 2009, au rythme « cardiaque » des jeux de la francophonie regroupant la jeunesse francophone autour d’un  idéal, LA DIVERSITÉ.  C’est fait.  Une occasion  pour tout jeune d’exprimer son talent, de faire découvrir aux autres les potentiels enfuies dans son  imagination, dans sa force physique et cela devant un public autre que celui dont il a toujours l’habitude de rencontrer où l’esprit du partage ne se résume pas entre membres d’une famille, entre amis, entre compatriotes. Ce partage fruits des expériences acquises se dévoilent sur les œuvres les performances c’est  l’expression de nos galères… de nos pays, de nos présidents, de nos opposants, de nos modèles, de nos fous, de nos guerres, de nos divergences… en bref de nos vécus différents des uns des autres suivant les enjeux et objectifs socio-économico-politico et je ne sais quoi d’autres en –co.

Il se dit déjà des choses dans les délégations mais lui il se dévoile aux publics et il pleure de joie, de déception… il  revient et il écrit. A bientôt sur ce blog pour notre traditionnel partage ainsi que  les moments fort des jeux. Déjà quelques surprises, des pilules encore difficile à avaler, des mauvaises surprises.