Alain Amrah Horutanga

Dans nos murs: Mustapha Ammi KEBIR

samandari café litteraire
Samandari café littéraire

Mustapha Ammi KEBIR, en résidence d’auteur à Bujumbura, tient des sessions d’ateliers d’écritures à l’institut français du Burundi. Auteurs de plusieurs livres, il se défini comme étant un homme ouvert à toutes les cultures.

Une fois n’est pas coutume. Habitué à tenir ses rencontres les jeudis, le café littéraire Samandari a logiquement dérogé à son habitude ce mercredi, 15 avril à l’Institut Français du Burundi. Au menu de la soirée, échange avec l’auteur de Mardochée, Mustapha Ammi KEBIR, un étonnant voyageur. La rencontre s’est tenue dans la salle d’exposition de cet établissement culturel français dans laquelle sont exposé les photos de Marie-Andrée ROBERT. C’est dans ce cadre hautement décoré par des photos accrochées sur les murs de la salle  que le petit jeu des questions-réponses, avec cet auteur de renom, a eu lieu.

Faisant voyager l’auditoire dans son aventure mondiale passant par son enfance, sa librairie « Cosmos », sa ville de son enfance, il l’a aussi guidé verbalement dans son Maroc chéri, en peignant sa société comme aussi le ferai très bien un ingénieux peintre sur sa toile. Les photos de cet exposition « le pas de la liberté »(les danses burundaises) faisait obstacle à « l’homme à faire voyager dans son temps » dans ce sens qu’elle me maintenait dans la réalité, je suis au Burundi. Sciemment voulu par l’IFB? Une question que je me suis sans cesse posée. KEBIR  a eu à faire, dans son aventure burundaise, un détour au centre du pays et admirer l’esprit d’ouverture chez les Burundais contrairement à son Algérie de cœur avec sa phobie de l’étranger.

samandari café littéraire
Samandari café littéraire

Ammi KEBIR, en résidence d’auteur à Bujumbura, tient des sessions d’ateliers d’écritures à l’institut français du Burundi. Auteurs de plusieurs livres, il se défini comme étant un homme ouvert à toutes les cultures. Fervent défenseur du respect des cultures surtout sur son aspect religieux, il voit en Saint-Augustin un Maitre éclairé, en avance sur son époque. Né d’un père Algérien et d’une mère Marocaine, il explique dans cette soirée qu’il a été poussé à quitter son Afrique. « Ce n’était pas mon rêve… » lui qui s’est senti contraint d »‘aller voir ailleurs » pour une raison simple. Sa mère, veuve ne pouvait pas payer ses études. C’est là que son voyage à travers le monde commença! Et peut-être aussi que de ces voyages, sa vision sur les cultures prenait une autre dimension pour enfin la fonder sur la tolérance et le respect. Seules issues pour éviter une confrontation violente des religions en particulier et des cultures en général. Il voit en quelque sorte les hommes comme une musique et leurs différences comme ses notes, il suffit juste de les mettre en accord pour que la musique soit harmonieuse et agréable. Il suffit juste de les mettre en accord. Et quand il parle de son amour pour l’Afrique qui n’est pas celle avec des barrières entre l’Afrique du nord et l’Afrique subsaharienne, il veut que la jeunesse rêve encore répondant ainsi à une question si la jeunesse africaine actuelle a encore le droit de rêver. Aguerri des tracasseries durant sa jeunesse et quand les autres immigrés se lamentent du fameux titre de séjour en occident, lui, connait ces cas depuis ses deux pays de cœur et de sang (Algérie, Maroc). Là où il a toujours eu à affronter les polices, courir derrière les administrations parce que partout considéré comme étranger. Il devrait être toujours en règle (avec la loi?) en renouvelant à chaque fois ses titres des séjours. Est-ce le fruit de sa double appartenance à la fois au Maroc et à l’Algérie? Surement! Alors on comprend quand il dit que de la colère, de la révolte qu’il tire son inspiration.

 


La victoire de Lydia: le fétichisme?

Au stade prince louis Rwagasore de Bujumbura, le club Burundais Lydia Ludic s’est imposé, sur un score de deux buts à zéro, face au Daring Club Motema Pembe de Kinshasa. L’équipe burundaise se qualifie pour l’éLydia-Ludic photo akeza.nettape suivante des 1/8 des finales et jouera face à l’ASEC d’Abidjan.

Le match  comptait pour  les 1/16ème de finales de la coupe de la Confédération Africaine de Football. Un  Match décalé d’une semaine pour cause de décès, dans un accident de voiture, de trois joueurs de D.C.M.P à Kinshasa. De cette triste histoire dramatique figure l’unique buteur du match allé à Kinshasa, Mwanza. But marqué à la 86ème minute de jeu. Score du match allé, un but à zéro en faveur du DCMP. Mais entre les deux rencontres on a vu  naitre deux polémiques dans chaque camp comme dans l’autre ou plutôt dans chaque pays comme dans l’autre.  Une des polémiques vient de la presse sportive congolaise après le décès de trois joueurs de l’équipe du DCMP à savoir  MUHENGE, l’international congolais DIBULANA et MWANZA dans un accident de roulage. Pourtant ils étaient internés en vue  de la préparation du match du championnat congolais face à leur éternel ennemi, A.S V. Club. Les journalistes et les amoureux du football s’étaient indignés face à la nonchalance des dirigeants de ce club pour avoir laissé certains joueurs prendre leurs propres voitures pendant que d’autres se retrouvaient dans le Bus de l’équipe. La question qui a fait couler beaucoup d’encre, de salives et qui a fatigué les doigts sur les claviers était pourquoi ces joueurs interné, venant d’une messe se déplacent  avec une voiture personnelle alors que leurs coéquipiers étaient dans le Bus de l’équipe. Pourquoi permettre ce genre de désordre au sein d’une équipe? Il est trop tard pour prendre conscience!

Au Burundi, la polémique est née d’un autre mal du pays, la corruption. Au lendemain du match  retour allé, la presse Burundaise s’est enflammée. Une fraude bien orchestrée par les dirigeants de l’équipe de Lydia Ludic. Le gouvernement qui  prend  normalement en charge 18 joueurs en plus de 7 autres membres du staff  technique de l’équipe. Mais en lieu et place des joueurs, le club a voyagé avec une liste des 18 joueurs et seuls 14 étaient réellement des joueurs et les quatre autres, seule l’équipe pourrait nous le dire. Certains amoureux du ballon rond avaient vu en cette substitution frauduleuse la raison de la défaite du club Burundais à  Kinshasa puisque le banc des remplaçants était presque vide. Mais cette fois, le club a réussi à faire oublier la polémique, pour l’instant, en se qualifiant pour le tour suivant.

Et le fétichisme…

On peut toujours crier, déplorer, conseiller, éduquer voire même fort, dresser les africains rien ne les empêchera de croire en des pratiques fétichistes. Celles-ci se sont particulièrement observées avec l’arrivée de l’équipe de Kinshasa à Bujumbura. Comme dans un dans film Nigérian, l’équipe du DCMP n’avait jamais eu à faire connaissance de l’aire de eu du Stade qui accueillait la rencontre. La cause, l’équipe craignait une défaite pour un soit disant ensorcellement. D’ailleurs ce qui est arrivé malgré leur refus de s’entrainer sur cette pelouse artificielle du stade Prince Louis Rwagasore. Encore qu’ils n’ont jamais eu à loger à Bujumbura croyant que les aliments seront contaminés ou même les lits de l’hôtel. Ils sont arrivés le même jour pour livrer le match en provenance de la ville d’Uvira. Quel dommage! Malgré toutes ces croyances le DCMP s’est fait éliminé sur le score cumulé de deux buts à zéro. La coupe du monde 1974 n’a toujours pas servi de leçons. Le feu Maréchal Mobutu avait mis à la disposition de l’équipe des léopards du Zaïre deux avions pleins de meilleurs féticheurs. Mais la suite on la connait un neuf buts à rien face à la Yougoslavie.

Du coté Burundais, cela vient d’un supporter, c’est la pluie. Il a fallu d’une pluie avant la rencontre pour pouvoir voir la victoire venir. Chacun des buts marqués étaient  précédés par une petite pluie. Comme une confirmation de ces propos, il y a un an qu’une autre équipe de Kinshasa, l’AS. V. Club s’était inclinée face l’Athletico du Burundi sur la même aire (1-4) en faveur du club burundais. Une pluie fine avait arrosé les 22 acteurs tout le temps de la rencontre. Mais heureusement pour V. Club le plus dur avait été fait à Kinshasa (5-0).

Autour du match…

Le douzième homme, le public était majoritairement, congolais comme d’habitude. On déplore tout le temps le peu d’intérêt que le public Burundais a pour le football. Une des raisons des contreperformances des équipes burundaises? Surement! Plus de six cents congolais avaient fait le déplacement venant de Bukavu,  d’Uvira et voire de Goma. Sans compter les nombreux étudiants congolais ainsi que la forte diaspora congolaise au Burundi. A vous d’imaginer l’ambiance.


Mon univers cité 2: La voix d’un rescapé

Rien ne sert de courir ou encore les premiers seront les derniers sont des réalités constatées a l’université du Burundi. On n’a attend pas que les signes révélateurs ou apocalyptiques des derniers jours surviennent pour constater que la machine destructrices des ambitions mise en place par trois virus à la virulence incompatible avec

la bibliothèthe Khadafi
la bibliothèthe Khadafi

l’avancement des étudiants frappe.

Nous sommes alors au mois de mars de l’an 2013 et on vient de sonner une partie de la fin de l’année académique dans ma faculté, celle de droit. Seulement une partie car certains jettent encore leurs dernières forces dans l’ultime bataille des deuxièmes sessions des examens afin que nous les qualifions de deuxième groupe des rescapés. D’autres encore leurs sorts sont scellés depuis.  Pas de surprise les trois vieux virus ne cherchent même pas à se repentir. Pourtant ils savent en tout âme et conscience qu’ils sont déjà à la fin de leurs cycles de vie et surtout de leurs carrières en tant que juristes très achevé (langage poillissime pour dire  profs).

Les lamentations? Il y en a eu et comme toujours c’était une catastrophe du genre Haïti ou encore tsunami sauf que, pour nous, elle se répète toutes les années. Mais là, il n’y a pas eu perte d’hommes mais des espoirs et de potentielles opportunités mis entre parenthèses pour une autre année académique (moyenne 18 mois) ou parti tout simplement comme une fumée de cigarette soldé par un renvoi de la faculté ou pire de l’université.

Les lamentations? Pas sur les murs du bâtiment qui abrite la faculté, pas même au le décanat pour des éventuelles réclamations mais sur le palmarès des notes. Les yeux rivés particulièrement sur les cours des certains professeurs pour constater amèrement ses échecs. A entendre les lamentations de ces étudiants, on croirait qu’il y a concertation. Mais non! C’est après avoir constaté ses échecs que la chanson se joue sur la même note et les mêmes paroles qui sont toujours reprises depuis des générations et des générations ressurgissent. Est-ce vraiment possible que des étudiants échouent à 90% que dans les cours d’untel, professeur? Il y a trois cas pour cette question. Soit le prof n’est pas bon et dispense mal son cours, soit tous les étudiants sont bêtes et ils ne sont pas aptes à se retrouver dans cette faculté et même pire dans cet établissement. Par ailleurs c’est ce qu’on nous fait croire après quelques renvois pour cause d’insuffisance des points. Ou encore et probablement, la mauvaise foi de ces profs. Ici  la mauvaise foi a tout son sens. Ne pas la prendre au sens juridique. Ça ne sert à rien de recourir à cet exercice.

A l’université du Burundi, on ne peut jamais parier sur la réussite de quelqu’un mais parier sur son échec on a plus de chance de sortir gagnant du pari. C’est pour dire qu’on échoue plus qu’on ne réussit. 80% des étudiants de la faculté de droit ont quelque part trébuché dans une classe. Les 20% restant on eu la baraka d’être toujours des rescapés. Quand on réussit ce n’est pas qu’on est plus intelligent que les autres ou le contraire c’est malheureusement la triste réalité. Le virus ne t’a pas atteint tout simplement.

Ce sont les mêmes mots ou plutôt les mêmes noms qui reviennent. Mais vous pouvez penser qu’on accuse souvent les mêmes personnes à tort. Les français disent qu’il n’ya pas de fumé sans feu. Chez nous il ne s’agit plus de fumé qui cache le feu mais du feu lui-même qui consume les espoirs de l’avenir de demain à savoir la jeunesse. Mais depuis des générations et des générations des promotions et des promotions ce sont toujours les mêmes qui sont pointés du stylo.

 


L’éternel Débat

Comme toutes les années, la journée internationale de la francophonie est célébrée le 20 mars. Mais c’est toute une semaine qui lui est dédiée dans les pays francophones.

Elle sonne le début du printemps en Europe et peut-être la fin du printemps des poètes au Burundi. Le Burundi qui a pour français une de ses langues officielles ne déroge pas à la règle. Plusieurs initiatives ont vu le jour dans allant dans le sens de la journée ou de la semaine tout entière selon les institutions ou individus à la base de ces événements. Un bouquet d’événements est offert par l’institut français du Burundi en rapport avec la semaine de la francophonie allant du cinéma au concours d’orthographe. A déplorer quand même l’absence du slam qui était l’événement le plus attractif de la semaine francophone avec la fameuse bataille des écoles dans ce qui était  » Buja Slam ».

L’éternelth débat

Le français au Burundi est une langue qui a été emmené par les belges. Le fait que la Belgique fasse le pont entre le peuple du Burundi et celle la de France donne une autre saveur au français. Cette autre manière assez particulière de concevoir cette langue est surtout prononcée au niveau de la diction. Un particularisme constaté dans la prononciation de certains mots et chiffres. Comment dit-on 70 ou 90? Dans ce cas nous autres neveux des belges disons septante et nonante en lieu et place de soixante-dix ou encore quatre-vingt-dix pour les descendants des anciens Gaulois. Lesquelles des deux a raison? On peut affirmer que le français belge est correcte non parce qu’il est plus proche de nous mais parce que Le français belge est beaucoup plus proche de langue latine d’où le français tire l’essentiel des mots et surtout la « nomination » des chiffres. En latin 70 se dit septuante.

Un jour, un congolais de Brazzaville se moquait du congolais de Kinshasa sur la prononciation des chiffres 5 et 20 lors d’un décompte. Le brazzavillois, petit descendant gaulois  dit au kinois, petit neveu des belges: « vous vous prononcer la « q » de cinq mais aussi le « t » de vingt ». Ces deux là peuvent faire équipe ensemble en ce qui concerne la SAPE ou encore être d’accord sur un morceau de rumba qui cartonne mais pas sur la langue France qui n’est pas unique. Il y a le français de France, le français des belges, disaient-ils. Chacun voulant protéger son camp. Pour l’un l’ancêtre gaulois et  pour l’autre l’oncle belge. Bien qu’ils ne se tarissaient pas d’éloges l’un vis-à-vis de l’autre, le point de discorde restait la langue française. Les deux optant pour une autre manière de convaincre. La stratégie: opération séduction. C’est là que le kinois confirma l’ancien adage un congolais répond toujours une question par une autre. D’une éloquence remarquable avec un savoir-faire proche d’un Cicéron, il rétorqua: « Comme un « y » qui joue au « i », ne trouves-tu pas qu’un « q » fasse un « c » ou un « k »?… ». Comme un apprenti dans un atelier d’un grand maitre ouvrier, le brazzavillois était abattu. Il retenait à peine son souffle quand du bout des lèvres il prononça ces quelques mots: « Pourquoi ne prononcez-vous pas le « t » de vingt quand vous l’exprimer en terme monétaire? On dit « vin dollars » ou « vin francs » alors qu’en comptant vous dites « vinte » et jamais « vinte » dollars.  Le kinois se noie dans un mimisme dont lui seul en connait le secret. Comme s’il communiquait avec des esprits supérieurs et là d’un coup il s’écria « voilà!« . On le croyait cuit car il mit une demi-minute à répondre. On pensait que c’était le dernier cri de l’animal à parole mais il était encore là.  » Comment peux-tu tomber dans une telle facilité? Tu ne dis quand même pas « vin » ans? Mais « vinte » ans? »

Comme toutes les années, la journée internationale de la francophonie est célébrée le 20 mars. Mais c’est toute une semaine qui lui est dédiée dans les pays francophones. Elle sonne le début du printemps en Europe et peut-être la fin du printemps des poètes au Burundi. Le Burundi qui a pour français une de ses langues officielles ne déroge pas à la règle. Plusieurs initiatives ont vu le jour dans allant dans le sens de la journée ou de la semaine tout entière selon les institutions ou individus à la base de ces événements. Un bouquet d’événements est offert par l’institut français du Burundi en rapport avec la semaine de la francophonie allant du cinéma au concours d’orthographe. A déplorer quand même l’absence du slam qui était l’événement le plus attractif de la semaine francophone avec la fameuse bataille des écoles dans ce qui était  » Buja Slam ».

L’eternel débat

Le français au Burundi est une langue qui a été emmené par les belges. Le fait que la Belgique fasse le pont entre le peuple du Burundi et celle la de France donne une autre saveur au français. Cette autre manière assez particulière de concevoir cette langue est surtout prononcée au niveau de la diction. Un particularisme constaté dans la prononciation de certains mots et chiffres. Comment dit-on 70 ou 90? Dans ce cas nous autres neveux des belges disons septante et nonante en lieu et place de soixante-dix ou encore quatre-vingt-dix pour les descendants des anciens Gaulois. Lesquelles des deux a raison? On peut affirmer que le français belge est correcte non parce qu’il est plus proche de nous mais parce que Le français belge est beaucoup plus proche de langue latine d’où le français tire l’essentiel des mots et surtout la « nomination » des chiffres. En latin 70 se dit septuante.

Un jour, un congolais de Brazzaville se moquait du congolais de Kinshasa sur la prononciation des chiffres 5 et 20 lors d’un décompte. Le brazzavillois, petit descendant gaulois  dit au kinois, petit neveu des belges: « vous vous prononcer la « q » de cinq mais aussi le « t » de vingt ». Ces deux là peuvent faire équipe ensemble en ce qui concerne la SAPE ou encore être d’accord sur un morceau de rumba qui cartonne mais pas sur la langue France qui n’est pas unique. Il y a le français de France, le français des belges, disaient-ils. Chacun voulant protéger son camp. Pour l’un l’ancêtre gaulois et  pour l’autre l’oncle belge. Bien qu’ils ne se tarissaient pas d’éloges l’un vis-à-vis de l’autre, le point de discorde restait la langue française. Les deux optant pour une autre manière de convaincre. La stratégie: opération séduction. C’est là que le kinois confirma l’ancien adage un congolais répond toujours une question par une autre. D’une éloquence remarquable avec un savoir-faire proche d’un Cicéron, il rétorqua: « Comme un « y » qui joue au « i », ne trouves-tu pas qu’un « q » fasse un « c » ou un « k »?… ». Comme un apprenti dans un atelier d’un grand maitre ouvrier, le brazzavillois était abattu. Il retenait à peine son souffle quand du bout des lèvres il prononça ces quelques mots: « Pourquoi ne prononcez-vous pas le « t » de vingt quand vous l’exprimer en terme monétaire? On dit « vin dollars » ou « vin francs » alors qu’en comptant vous dites « vinte » et jamais « vinte » dollars.  Le kinois se noie dans un mimisme dont lui seul en connait le secret. Comme s’il communiquait avec des esprits supérieurs et là d’un coup il s’écria « voilà!« . On le croyait cuit car il mit une demi-minute à répondre. On pensait que c’était le dernier cri de l’animal à parole mais il était encore là.  » Comment peux-tu tomber dans une telle facilité? Tu ne dis quand même pas « vin » ans? Mais « vinte » ans? »

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L’incendie qui a mobilisé les artistes

L’incendie du grand marché de Bujumbura qui a mis en émoi tout le peuple Burundais ne cesse de faire parler de lui. Mais pour cette fois, il ne s’agit pas des critiques émanant du monde journalistique qui cherche à établir des responsabilités. C’est dans un tout autre univers que cet incendie se ressent, celui de la culture.280195

l’incendie du marché central de Bujumbura a montré à quel point le Burundi à retrouver ces liens fraternels d’antan, perdus durant les cinquante dernières années où les Burundais avançaient leur identité ethnique avant l’identité nationale. Ce sentiment d’appartenance à une ethnie est aujourd’hui balayé par celui d’un peuple qui a toujours cru en un roi, en un Dieu (Imana) et en une nation, le Burundi. Si aujourd’hui le Burundi est une république et que par conséquent il n’y a plus de roi, c’est bien la culture qui a pris sa place. L’union sacrée s’est particulièrement observée dans un élan de solidarité qui s’était instantanément mis en place après la catastrophe (l’incendie) dont l’origine reste un mystère. Le monde culturel n’a pas dérogé à cette règle de solidarité. « Ce marché est parti en fumée, c’est toute la nation qui a perdu d’une manière ou d’une autre » ainsi se résumait en quelques mots le sentiment des artistes. Chacun y est allé à sa manière, les operateurs culturels ont organisés des concerts, des soirées de collecte des fonds en invitants des artistes. Mais aussi des artistes regroupés au sein différentes associations y sont allés de leurs propres initiatives, pour manifester leurs solidarités. Des spectacles payants mais dont le fond avait pour destination un compte ouvert à la banque de la république du Burundi en faveur des sinistrés. Dans dernière cette catégorie, le forum nationale des artistes pour l’action et le développement (F.N.A.A.D) s’est particulièrement illustré en cochant deux dates sur le calendrier du mois de février. Il y a eu une soirée, dite VIP le 23.02.2013 à l’hôtel Club du Lac Tanganyika où certains haute personnalités avaient fait le déplacement notamment le docteur Yves SAYINGUVU, ex vice-président de la République aujourd’hui député et L’ambassadeur de République populaire de Chine qui a fait montre de sa grande générosité en octroyant personnellement une somme assez importante. La deuxième date, était le jour suivant soit le dimanche 24.02.2013. Un événement ouvert à tout public parce que le droit d’entrée était fixé à mille Francs burundais (0.60 $) par contre la soirée VIP a vu l’entrée fixée à 20000 francs burundais. Ces deux dates étaient des soirées réussies avec une très grande participation des artistes « tradi-modernes » comme le célèbre Club Abagumyibanga avec ses belles danseurs qui rappellent encore la beauté du pays de la vache qui était alors la reine des animaux, les danseurs intore qui rappellent ces vaillants guerriers qui ont retardés la colonisation allemande, les chants et surtout les tambours burundais qui font encore et toujours la renommée du pays. Il y avait aussi le chanteur Albert Nkulu, les slameurs Horu et Nday’ezec. Peu avant ces deux dates, la nouvelle boite événementielle, OZZONE Productions dirigée par le jeune journaliste Béni Nkomerwa, était le premier à penser à ces sinistrés en organisant deux grandes soirées successives en versant 20% des recettes. Il y avait été invité des DJS en provenance du Kenya et de l’Afrique du Sud et du Rwanda voisin c’était tout juste au début de ce mois, le 01.02.2013 et le 02.02.2013. Une jeune maison qui a fait déjà parler


Mon univers cité 1

Il y a tas de choses à dire sur mon univers universitaire. Il y a l’intégration au sens figuré du terme car les baptêmes ou les bizutages sont formellement interdits(ne dites jamais cela). Un langage trop académique, tellement académique qu’il ne se comprend bien qu’entre poils. Difficile pour un néant de nulle part ou un puant de quelque part qui demande aux poils d’intégrer la communauté, de se hasarder à déchiffrer ce langage hors du commun. Seuls les poils ou plus respectueusement les honorables poillissimes qui ont déjà acquis une certaine maitrise linguistique en la matière comprennent quelques choses du mot « intégration ».

bibliotheque iwacuDans mon univers cité, il y a des lieux sacrés pour tous, des lieux interdits aux puants et des mots à ne jamais prononcer pendant le période de l’initiation qui dure un mois. Il y a tellement d’histoires à partager au point de passer à coté ou encore oublier  la notion des trois « M » les plus « virulents » que surement certains d’entre nous poils connaisse sans y perdre le moindre taux de virulence. Je préfère, pour commencer cette chronique de mon univers cité, par un point noir, un  très gros point noir qui tache l’habit blanc de mon univers unis vers cécité. Ce point noir est: les grèves répétitives.  Et qui ont pour conséquence les années académiques très élastiques qui finissent par compromettre nos projets d’avenir. Mais qui nous a encore replongés dans cet état?

L’année académique 2009-2010 semblait être la bonne pour mettre fin à ce problème d’élasticité. Mais il semble que le syndrome de la République du Malembe Malembe, ce pays où tout semble avancer à pas d’escargot, n’avait jamais été éradiqué. Pour preuve je suis toujours étudiant de l’année académique 2011-2012 alors que les autres universités sont dans l’année académique 2012-2013. Elles sont presqu’à la fin de l’année. Est-ce la faute de la République du Gondwana voisine du Malembe Malembe avec ses idées de gondwanaisation? Avec l’année 2009-2010, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique remettait à jour le calendrier académique c’est-à-dire allant du mois de novembre à septembre. Je venais à peine de débuter mon cursus en première année de la faculté de droit qui jouit par ailleurs d’une très mauvaise réputation par son pourcentage en taux d’échec sur les 13 facultés et instituts que compte l’université du Burundi.  Pire encore, c’est là que sévit ce virus des trois « M ».

Tous nous sommes allés sur la même ligne mais à l’arrivé on était loin du temps recommandés pour figurer sur la note « satisfaisante » des universités. On a fait un long plongeon dans eau troublée qui nous a emmenés à sortir la tête au mois de décembre 2010. Il fallait passer le relais avec un retard de plus trois mois à l’année académique 2010-2011. Ce relais fut pris en février 2011. Cette dernière avait quand  même réussi, proportionnellement à l’année précédente, à grignoter quelques jours d’avance. Ce qui nous ramena à éviter une deuxième catastrophe car l’année académique 2011-2012 débuta au mois de mars 2012. Mais celle -ci est toujours en cours.

Les grèves ne sont pas bonnes mais comme pour beaucoup d’étudiants elles sont parfois la seule issue pour faire entendre nos revendications. Au cours de cette année, la plus longue grève à durer deux mois. C’était celle des étudiants qui n’étaient pas d’accord sur certains points du nouveau règlement académique après la loi reformant l’enseignement burundais. Il y a deux grèves des professeurs, une grève des fonctionnaires en dehors du corps professoral qui a eu aussi un grand impact sur l’enseignement comme par exemple la bibliothèque qui restait fermée  mais aussi la délivrance de certains documents académiques. A cela il faut ajouter le temps d’arrêts de cours lié aux retards dans le versement de la bourse (gufata icuma) qui se manifeste souvent parfois d’une descente musclée des étudiants externe au  réfectoire des étudiants internes. Mettant en avant la phrase « nous aussi on a faim ». Quand il y a retard dans le versement de la bourse, les étudiants externes sont les premiers affectés car les internes continue à manger tandis que les externes doivent attendre percevoir cette « modique » somme pour assurer la fonction de l’estomac. On les comprend! Mais pendant tous ces temps les cours sont suspendus. On peut toujours éviter cette situation qui n’honore pas les uns dans  leur étoffe de porte-flambeau et de » l’avenir de demain » comme pour les autres dans leur rangs de dirigeants de la nation qui tuent  petit feu l’avenir de demain. C’est un trompe-œil de dire que nous somme l’avenir de demain quand on nous « tue ». Comme le dit un ami… « Si nous sommes l’avenir de demain. Qu’avez-vous fait vous qui étiez autrefois l’avenir d’aujourd’hui? Vous jeunesse d’hier, qu’avez-vous fait pour nous mettre dans des meilleures conditions afin que nous aussi nous disions que la jeunesse d’hier a fait quelque chose pour nous la jeunesse d’aujourd’hui et avenir de demain? » les partisans du colonialisme ont encore des arguments à faire valoir pour se moquer de nous. C’est ça l’indépendance.