Alain Amrah Horutanga

Ban Ki-Moon « Lorsqu’elle perd son mari, la femme ne devrait pas perdre ses droits »

La région des grands lacs a été celle où les plus graves crimes contre l’humanité se sont commis après la Deuxième Guerre Mondiale. Les guerres fratricides qui ont secoué tour à tour le Burundi, le Rwanda, la République Démocratique du Congo n’ont pas épargné la femme. Comme des millions de vies emportées, elles ont laissé derrière elles une désolation sans nom. Les plus graves séquelles qui ne peuvent malheureusement pas disparaitre du jour au lendemain font encore l’actualité dans cette région du monde (viol, massacre, bande armée…).

Ces guerres n’ont non seulement pas décimé des populations entières, mais elles ont aussi engendré d’autres populations condamnées à vivre avec une douleur presque éternelle. Elles ont donné naissance aux orphelins, aux veuves, aux séropositifs…

Au Burundi, la veuve mène une vie très précaire surtout dans les milieux ruraux (80% de la population burundaise vit dans la campagne). La femme burundaise ne peut hériter de la terre puisque c’est toujours la coutume qui régit les régimes matrimoniaux. La veuve, elle voit son malheur s’amplifier après la mort de son conjoint ne sachant pas à quelle porte frapper. Pire seraient des situations où elle n’avait pas conçu d’enfants, où les enfants seraient décédés. Cette date devrait amener plus d’un à réfléchir sur la question afin d’avoir plus ou moins une société égalitaire.

La journée du 23 juin est dédiée aux veuves. Elle célébrée depuis 2011 grâce à la première Dame du Gabon, Sylvia Bongo. Le Gabon a porté aux Nations Unies un projet de résolution qui a été adopté par l’Assemblée Générale des Nations- Unies le 21 décembre 2010. Par cette journée, la communauté internationale s’engage à accorder une attention particulière à la situation des veuves dans le monde

« Lorsqu’elle perd son mari, la femme ne devrait pas perdre ses droits Pourtant, 115 millions de veuves vivent dans la pauvreté et 81 millions ont été victimes de violences physiques. Les filles mariées à des hommes beaucoup plus âgés sont particulièrement vulnérables. » Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU.


Le rêve impossible : Et si NKURUNZIZA était la solution ?

Déçu par les résultats de notre équipe nationale senior de football, je me permets de proposer une solution plus ou moins radicale et qui se révèle pratiquement impossible à réaliser. Mais comme il est permit de rêver parfois, rêvons !

A l’heure de la grande fête mondiale de football où les yeux des amoureux du ballon rond sont braqués vers le Brésil, l’équipe nationale Burundaise des moins de 17 ans qui devrait croiser les bottines à l’équipe correspondante de la République Démocratique du Congo, se retire des éliminatoires de la CAN U-17.

L’équipe nationale senior est déjà out pour la CAN 2015 qui se déroulera au Maroc. Éliminés par le Botswana au premier tour des préliminaires des éliminatoires de la CAN 2015, les hirondelles avaient produit du bon jeu. Le score était nul et vierge à Bujumbura. Ce qui ne laissait pas présager une qualification au match retour en terre Botswanaise. Il fallait peut-être compter sur le facteur « chance » et comme on le dit si bien chaque jour n’est pas dimanche. Les chances sont aussi faites pour les autres. Le Burundi qui court toujours derrière une première qualification à une phase finale d’une Coupe d’Afrique des Nations (CAN) a échoué trop tôt. La faute aux attaquants. L’élimination des U-20 face aux lionceaux du Cameroun est aussi à prendre en considération.

Ceux qui se déplacent au stade pour encourager nos équipes nationales savent que le bon jeu est presque toujours au rendez-vous mais seule la réussite devant les buts manque encore. Ce qui compte dans un match de football, ce sont des victoires. Il manque à ces équipes des vrais renards de surface, comme on le dit.

Les défenses ont toujours été solides. Les exemples sont légions. Devant l’armada offensive ivoirienne, l’équipe senior n’avait encaissé qu’un seul but à Bujumbura (éliminatoires CAN 2012). Sans oublier d’autres exploits notamment celui face aux pharaons d’Égypte de l’époque.

Après ces nombreux échecs, le constat est que notre équipe nationale a un déficit au niveau offensif. Pourtant nous avons un attaquant redoutable, notre Président de la République. Les atouts ne lui  manquent pas. Les chiffres aussi plaident en sa faveur. Meilleur joueur et buteur avec son équipe Halleluya FC, Pierre NKURUNZIZA ne serait-il pas la solution? Evo MORALES, le Président Bolivien l’a presque fait.


Tout s’apprend

J’ai assisté à une investiture présidentielle il y a quelques semaines. Prestation de serment, main gauche levée, main droite posée sur le texte fondamental. Avez-vous déjà assisté, devant une haute cour, un homme jurant d’exercer ses fonctions en respectant les réglées établies? J’ai assisté à un discours d’investiture. Ce n’était ni plus ni moins que le programme de l’heureux élu. Comme des vrais chefs d’État les étudiants congolais du Burundi rivalisent d’imagination lors des investitures de leurs représentants.

 Il ne faut pas attendre tous les cinq ans au Burundi pour assister à une investiture. Chaque année les étudiants congolais des universités du Burundi organisent des élections. L’élection estudiantine est la copie conforme d’une élection d’un chef d’État. C’est le copier-coller du fonctionnement d’un État à régime présidentiel mais sans parlement avec en sa tête un président un vice-président ainsi qu’un gouvernement. Des statuts en guise de constitution et le règlement d’ordre intérieur ressemblant fortement à une loi organique

Du dépôt des candidatures passant par la campagne à battre jusqu’à la proclamation des résultats rien n’échappe à une organisation. Il est institué une commission électorale ad hoc au sein de la communauté avec en sa tête un président et des membres. Tous les ingrédients d’une campagne y sont : affichage des portraits des candidats, une campagne électorale où tous les coups sont permis, achat de vote comme achat de conscience, de l’argent qui coule à flots. Tous les coups sont permis. Comme pour dire que tout s’apprend dès le jeune âge !

 


De Cadillac à Cadulac

Les articles made in china aux noms des marques connues ou avec des noms qui s’apparentent à elles, sont toujours les bienvenus au Burundi. Des Nokia devenant Okia, des Samsung devenant Samkung, tout passe. L’article s’achète sans hésitation pour autant qu’il réponde à l’usage qui lui est destiné.

Cadulac

Pour une fois dans l’histoire de l’art de l’à-peu-près-la-marque, un burundais devance un chinois. Ne devrions-nous pas en être fiers? Du moment où sur les routes de Bujumbura on ne peut apercevoir une Cadillac made in USA, sur le Tanganyika il y a une Cadulac made in Burundi. 

Ce burundais a eu la bonne et ingénieuse idée, de se faire de l’argent en se construisant sa barque, une Cadulac (il n’y en a qu’une seule pour le moment). La petite balade sur le Tanganyika au bord de sa barque est payante. A vos poches ! Comme moi, vous n’aurez peut-être jamais la chance de monter dans une Cadillac mais grâce à lui vous avez la chance de monter à bord de sa réplique marine, la Cadulac.

 


Pas de noms pour nos avenues

Dans une ville où les quartiers sont plutôt énumérés que nommés (quartier 1, 2, etc.), les avenues aussi ne font pas exception. Quand bien même les quartiers sont nommés, ils ont en commun le même nom. Pour les distinguer on y ajoute un numéro comme pour les rois et les papes (Nyakabiga 1, 2, etc.).

rue deux

La ville de Bujumbura a une caractéristique particulière, soit les avenues portent des noms des mois de l’année (en français ou en kirundi), soit les jours de la semaine, mais pas toutes. Certaines avenues sont à l’image de l’histoire moderne du pays qui est exponentiellement marquée par la politique au point d’offusquer d’autres domaines de la vie d’un Etat. On ne peut pas rencontrer une avenue au nom d’une personnalité culturelle par exemple. Il est très aisé de se retrouver sur des avenues portant des noms des politiques que sur une avenue dédiée à un éminent professeur. Et même pour les politiques l’histoire nous rattrape. L’ancien parti unique, l’Uprona (Union pour le progrès national) s’est taillé la part du lion dans ce domaine (Mayugi, Ngedadumwe…). On retrouve même certaines avenues portant les noms de ses organes, (JRR…).

La cité biblique

Les nouveaux quartiers à l’instar de Kinanira 4, ont vu leurs avenues portaient des noms. Mais cette fois il y a une nouveauté, une innovation. Il n’y a plus de première ou deuxième avenue à Kinanira 4 par exemple. Mieux que d’autres, ses avenues ont une spécificité, elles ont une saveur religieuse. Dans ce tout nouveau quartier, on se croirait dans la Bible. Les noms des avenues sont tirés de la Bible. Les lieux comme les personnages bibliques ont une autre vie à Bujumbura. Ainsi il existe une avenue Galilée, à Bujumbura et non pas à Nazareth, avenue Sinaï…

rue

La nouveauté

Dans cette même logique, l’autorité burundaise n’a pas manqué échapper à l’effet de mode en rappelant que nous sommes dans la communauté est-africaine, l’anglais est présent. David n’est pas seul, il est accompagné de son titre de roi, en anglais : King David. Salomon est aussi précédé de King. Ce qui a retenu toute mon attention dans l’appellation de cette avenue est la grosse erreur qui s’est glissée peut-être que c’est du franglais. Je crois que c’est « King Solomon » et pas « King Salomon ». Qu’en pensez-vous?

Qui est celui qui attribue des noms à nos avenues ?


Mon univers cité : la victoire ?

Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a, pour la énième fois, prolongé les délais des réinscriptions. Doit-on comprendre par ces prolongations répétitives un aveu de faiblesse ou une probable victoire des étudiants ? Le gouvernement fléchira-t-il enfin?

Malgré les menaces de sanctions brandies par le ministre lors de sa dernière sortie médiatique, les étudiants des universités publiques ont fait la sourde oreille en ne répondant tout simplement pas à l’appel de cette autorité gouvernementale.

Selon certains poillissimes, le ministre aurait presenté sa demission ensuite  refusée pour la simple que le Président de la République n’est pas au pays (à confirmer).