Pays pauvre, grande fête

1 juillet 2013

Pays pauvre, grande fête

Comme on le sait déjà, le Burundi est un pays pauvre et le gouvernement ne cesse de le nous le répéter  à chaque fois qu’une occasion se présente. En ce jour de la célébration de la fête de l’indépendance du Burundi, une question mérite d’être posée : avons-nous les moyens de fêter tous les ans cette date avec faste?

Je trouve indécent et malheureux que tous les 1er juillet des sommes (qui peuvent servir utilement) soient dépensés dans une fête. Ces dépenses proviennent essentiellement des boissons  après défilé et dans les préparatifs avant défilé (carburants, décorations, les diners pour les invités, etc.). Dans un pays aussi pauvre que le nôtre, je trouve cela absurde. En France, lors de la toute récente campagne électorale, la candidate Eva Joly avait proposée de supprimer le défilé militaire du 14 juillet. L’argument était économique. La crise est passée par là et elle persiste. Mais contrairement à nous la crise est toujours permanente et elle semble être notre prochain qui nous accompagne depuis des lustres. Je ne prendrai pour exemples les crises superficielles du genre économiques, politiques… Elles sont minimes quand on meurt encore de faim. On parle actuellement d’une grave crise alimentaire dans le pays. Selon le PAM (Programme Alimentaire Mondial), le taux de la malnutrition chronique est actuellement à 58% au Burundi. No comment!

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On se souviendra du président Mahamadou Issoufou du Niger qui renonça à la fête cinquantenaire de l’indépendance pendant que les autres nations rivalisaient par le nombre d’invités. Eux ont préférés méditer sur l’essence même de l’indépendance. Mais il y avait aussi la famine qui menaçait la population. A côté de nous, en RDC le gouvernement a décidé de se passer des défilés militaires mais pour une autre raison : pas de fête quand il y a une partie de la population qui souffre de ces interminables guerres de l’Est.

Pourquoi ne pas organiser ce défilé  militaire du 1er juillet une fois les cinq ans? (si l’on considère qu’il ravive l’esprit patriotique) Combien d’écoles seront érigées, combien de centres de santés (qui peuvent porter le nom de nos grands hommes ou encore dans chaque commune ou province une école du 1er juillet) avec ces sommes ? Entre temps une messe, le traditionnel dépôt de gerbe de fleurs au mausolée du prince et à la place de l’indépendance tous les ans pour minimiser les dépenses en attendant la cinquième année pour le défilé.

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