Pas de noms pour nos avenues

8 avril 2014

Pas de noms pour nos avenues

Dans une ville où les quartiers sont plutôt énumérés que nommés (quartier 1, 2, etc.), les avenues aussi ne font pas exception. Quand bien même les quartiers sont nommés, ils ont en commun le même nom. Pour les distinguer on y ajoute un numéro comme pour les rois et les papes (Nyakabiga 1, 2, etc.).

rue deux

La ville de Bujumbura a une caractéristique particulière, soit les avenues portent des noms des mois de l’année (en français ou en kirundi), soit les jours de la semaine, mais pas toutes. Certaines avenues sont à l’image de l’histoire moderne du pays qui est exponentiellement marquée par la politique au point d’offusquer d’autres domaines de la vie d’un Etat. On ne peut pas rencontrer une avenue au nom d’une personnalité culturelle par exemple. Il est très aisé de se retrouver sur des avenues portant des noms des politiques que sur une avenue dédiée à un éminent professeur. Et même pour les politiques l’histoire nous rattrape. L’ancien parti unique, l’Uprona (Union pour le progrès national) s’est taillé la part du lion dans ce domaine (Mayugi, Ngedadumwe…). On retrouve même certaines avenues portant les noms de ses organes, (JRR…).

La cité biblique

Les nouveaux quartiers à l’instar de Kinanira 4, ont vu leurs avenues portaient des noms. Mais cette fois il y a une nouveauté, une innovation. Il n’y a plus de première ou deuxième avenue à Kinanira 4 par exemple. Mieux que d’autres, ses avenues ont une spécificité, elles ont une saveur religieuse. Dans ce tout nouveau quartier, on se croirait dans la Bible. Les noms des avenues sont tirés de la Bible. Les lieux comme les personnages bibliques ont une autre vie à Bujumbura. Ainsi il existe une avenue Galilée, à Bujumbura et non pas à Nazareth, avenue Sinaï…

rue

La nouveauté

Dans cette même logique, l’autorité burundaise n’a pas manqué échapper à l’effet de mode en rappelant que nous sommes dans la communauté est-africaine, l’anglais est présent. David n’est pas seul, il est accompagné de son titre de roi, en anglais : King David. Salomon est aussi précédé de King. Ce qui a retenu toute mon attention dans l’appellation de cette avenue est la grosse erreur qui s’est glissée peut-être que c’est du franglais. Je crois que c’est « King Solomon » et pas « King Salomon ». Qu’en pensez-vous?

Qui est celui qui attribue des noms à nos avenues ?

Étiquettes
Partagez

Commentaires

DEBELLAHI
Répondre

Vous êtes choyés, et bien structurés. Chez nous, en Mauritanie, ils ont dépensé des fortunes pour ce qu'ils ont appelé "le projet d'adressage" de la Capitale Nouakchott. Comme tout ici reste projet (à en croire que nous n'avons aussi qu'un projet d'Etat), ça c'est terminé en queue de poisson. Les rues portes des numéros astronomiques qui comprennent un code "mairie", un second "quartier", un troisième "rue", le quatrième étant le code de l'habitation. Exemple: 9 (mairie), 45 (quartier), 135 (rue); 86 (habitation). Pour récapituler, un tel habite au 9-45-135-86;Pour un pays à plus de 80 % d'analphabètes, allez vous retrouver dans ça. Finalement, on se résout à dire indiquer l'adresse comme suit: La banque ? Elle est en face de la Boulangerie! La boulangerie ? Elle est en face de la Banque. Si vous ne connaissez, ni l'une.ni l'autre, vous êtes sur la bonne voie!!!! Vous au moins, vous honorer King Salomon, même en égratignant l'orthographe de son nom.

Alain Amrah Horutanga
Répondre

Oui tonton, c'est le cas ici également mais chez vous c'est beaucoup plus complexe si je dois faire reférence à l'exemple.Ici ausi on doit trouver un lieu plus visible et connu pour adresser à un ami son nid ou soit tu lui dis tout simplement que s'il arrive à tel lieu un coup de fil et tu passes ensuite le chercher. mais là ça change...