Mon univers cité 3

Article : Mon univers cité 3
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30 juillet 2013

Mon univers cité 3

la bibliothèthe Khadafi
la bibliothèthe Khadafi

Sans doute que les derniers événements qui sesont produit au campus Mutanga de l’université du Burundi, Grenier du savoir ont suscité des interrogations et continuent encore à faire l’actualité. La force employée par la police pour disperser les étudiants qui avaient pris d’assaut les bureaux du rectorat fait couler beaucoup de salives dans le milieu universitaire. Je n’exagère pas et je n’ai pas peur de mots en qualifiant cet acte de prise d’assaut. Je n’étais pas sur place pour m’enquérir, de près, de la situation qui prévalait. Je me suis contenté des journaux de presse, la radio, la presse en ligne… mais aussi de la «transmission », un terme poilissime qui veut tout simplement dire « de bouche à oreille ». Comme tous les étudiants, j’avais aussi participé à ce mouvement d’arrêt des cours. La cause est la même: retard de la bourse. Mais cela ne m’a pas empêché de recueillir des témoignages par ci et par là.

En parlant des témoignages, comme une grosse sauce qui se déversait sur ma chemise, un ami, étudiant venant du Congo(RDC) et de passage à Bujumbura dans le cadre de ses recherches, m’interpelle : « vous vous comportez mal ». Il s’agissait bien de moi et de tous ces autres étudiants manifestants mis dans le même sac. Comme si j’étais là présent, devant les bureaux du rectorat. Lui qui était venu dans le cadre de ses recherches, rencontre des étudiants qui lui refusent l’accès au rectorat. Ce qui m’a valu ce coup de gueule. Ce qui l’avait gêné, c’était surtout la manière avec laquelle ces étudiants l’avaient traité. La courtoisie n’est pas de ce pays! Je vous épargne les détails. Pour justifier ce comportement, j’ai essayé de faire de mon mieux mais le comportement de ces potentiels futurs cadres était injustifiable.

Cet arrêt des cours avait été observé par tous les étudiants sauf ceux des premières années. Ces arrêts de cours sont fréquents depuis maintenant deux ans ou même plus. Ces arrêts brusques ont fait place à des grèves qui demandaient de longues procédures comme les préavis. Cette nouvelle méthode consiste, pour les étudiants externes, à bloquer toutes les entrées du réfectoire aux étudiants internes et comme ça personne ne mange. C’est pratique et juste.

En allant bloquer les entrées réfectoire, les externes mettent la pression sur les autorités chargées de la question de  la bourse. Le plus souvent ces arrêts et blocages portent leurs fruits. C’est une question d’égalité des conditions qui motive en quelques sortes les externes. Ce qui est, par ailleurs, très bien compris par les internes qui ne s’opposent pas à la démarche. C’est la « solidarité des poillissimes ». Mourir ensemble de faim aussi en fait parti. Il est quand même inconcevable que certains étudiants viennent ventres affamés et rivalisent avec ceux qui ont mangé pour la simple raison que leurs bourses ne sont pas octroyaient dans les délais.

Mais ce qui s’est passé dernièrement est inadmissible. Quoique l’on dise je suis en total désaccord avec le comportement de ces étudiants. Depuis que je suis à cette université, c’est pour la toute première que cette méthode de revendication aussi spectaculaire soit employée. Jamais je n’ai vu des étudiants aller empêcher les travailleurs du rectorat de remplir leurs obligations c’est-à-dire travailler. La question est tellement complexe de telle sorte qu’il est difficile que je comprenne cette démanche vu que tous les étudiants, exceptés les premières années et ceux qui sont en session, avaient arrêtés les cours et que seuls ceux des deuxièmes années de baccalauréat manifestaient au rectorat en l’empêchant de fonctionner. Si j’écris cet article c’est pour réagir par rapport à certains comportements que nous manifestons à l’égard des étrangers. Si je réalise que cette université reçoit des étudiants, des chercheurs, des professeurs étrangers, j’ai honte. Quelle image du pays, quelle image de l’élite, quelle image du futur cadre auront ces étrangers?

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