Le chinois nous entend

Article : Le chinois nous entend
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3 janvier 2013

Le chinois nous entend

Les objets en provenance du pays de Mao ne font pas que grincer les dents. Certains y trouvent du plaisir.IMG_0628
Il peut nous arriver, ce qui est fréquent avec les délestages pour nous citadins, d’avoir un téléphone portable avec une batterie complètement déchargée où il suffit d’oublier l’horaire de la distribution de l’électricité pour en pâtir. Si le tour de ton quartier est passé tu attendras qu’elle revienne après 24 heures. Si on se retrouve dans un milieu rural où les paysans n’ont jamais vu même un câble électrique passer au dessus de leurs têtes, on se demandera comment font-ils pour recharger leurs téléphones.
C’était pénible au début car souvent il y avait un voisin possédant une batterie de véhicule où il pouvait produire de l’énergie électrique suffisant pour recharger une batterie de téléphone. Le client à la recharge devrait payer une somme de 100 fbu après service ou encore il fallait faire un long trajet pour atteindre un centre urbain proche. Mais maintenant il existe un téléphone portable dont la batterie ne se décharge qu’après deux mois! C’est un téléphone chinois! Le chinois est pour le Burundais celui qui comprend le mieux ses besoins. Comme on le sait, dans nos magasins on rencontre déjà des téléphones très sophistiqués made in china. On n’a plus besoin d’utiliser deux téléphones pour y insérer deux puces pour ses deux numéros. Il suffit d’en acheter un et placer ses deux puces. Maintenant il y a des Samsung duos pour ça. Mais qu’en est-il lorsqu’on en a quatre? Là le chinois est en avance par rapport à Apple, Nokia ou Samsung. Le chinois à penser qu’il y a au moins quatre opérateurs de téléphonie mobile dans un pays et il a devancé les autres. Tenez! Il est à la pointe de la technologie, un téléphone qui peut contenir cinq puces. Qui dit mieux! On ne parle que des puces qu’en est-il des options?
1. Bluetooth pour partager trop souvent les clips vidéo et les chansons
2. Internet car pour le petit paysan dans le Mugamba il n’a pas besoin d’internet il ne sait même pas écrire son propre nom que ferait-il avec GOOGLE WIKIPEDIA OU MONDOBLOG. Il suffit juste de dire internet pour rivaliser avec les autres grandes marques. Un navigateur qui laisse qui laisse à désirer.
3. Un emplacement d’une carte mémoire. C’est à ce niveau qu’il est intéressant le chinois. Il a senti le besoin d’un Burundais lambda qui faisait, il y a peu, des longues marches avec son petit poste récepteur et lecteur des cassettes qui fonctionnait grâce à des batteries qu’il devrait tout le temps remplacer. Bien qu’il se développe un marché sur le rechargement des batteries (seule 2% des burundais ont accès à l’électricité).
4. Il n’en a pas fini, le chinois dans son intention de séduire le Murundi n’a pas oublié la torche. Sur ce point, il a conquis les citadins comme les paysans. Les délestages dans la ville de Bujumbura ont poussé ses habitants à opter pour un autre moyen d’éclairer leurs chemins. Les soirs, les rues de la capitale brillent comme si des colonies de lucioles les envahissent. Dans la campagne, depuis l’arrivé des belges la torche a toujours été un bien de luxe et avec l’arrivé des produits chinois, la torche a été démocratisée et donc l’avoir dans son téléphone c’est encore mieux.
5. Une radio pour ce qui n’ont pas de l’argent pour se procurer une carte mémoire ou les nouvelles chansons dans un studio de partage de musiques et bien les stations de radio par manque d’émissions émettent à la longueur de la journée de la musique même une musique qui vient tout juste d’être fini dans un studio.
6. Appareil photo et vidéo incorporés 12M pixels mais c’est juste ce qui écrit. A y voir de près, c’est moins de 1M pixels.
7. Le tout couronné par un prix hors concurrence car le chinois connait la profondeur de la poche du Burundais lambda.
Ne dites jamais que ce sont des téléphones piratés, le citoyen Burundais qui ne connait rien à la piraterie te trouvera débiles. Comment après tout les services que lui rend son téléphone, tu lui parle de piraterie? C’est un China mobile! Comme on aime bien le dire ici à Buja par les petits revendeurs des téléphones volés! Plus grave on peut rencontrer un Nokia estampillé made in Finlande alors qu’il est un china mobile piraté avec un même design mais facile à le reconnaitre grâce à son français approximatif. Le haut parleur d’un Nokia ou un Samsung ne porte pas loin comme china mobile il te répondra peut-être ainsi. Tout simplement ils ne sont pas sur la même onde! Dans les bus, la portée du haut parleur d’un china mobile rivalise avec ceux de la musique de nos bus. Aux plaisirs des baladeurs. Ceux-ci préfèrent laisser jouer la musique non plus au plaisir de soi mais au plaisir de tous car mieux vaut qu’on entende ses gouts. Un sauvé ou un Profane
Sur les marchés et les nombreuses boutiques on trouve des modèles semblables à aux téléphones de la marque Nokia, Samsung…
Puisque ces téléphones piratés coutent moins cher mais aussi à cause de l’hypocrisie des commerçants qui vantent toutes ces options, le burundais tombent dans ce piège et achètent ces produits là.
Le chinois ne cessera de nous surprendre.

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