Lampedusa, l’hécatombe : quelques témoignages

Article : Lampedusa, l’hécatombe : quelques témoignages
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6 octobre 2013

Lampedusa, l’hécatombe : quelques témoignages

https://medias.lepost.fr/ill/2007/09/07/h-4-1013750-1189157629.jpg« On n’a plus de place, ni pour les vivants ni pour les morts » a déclaré, effondrée, la maire de Lampedusa, Giusi Nicolini. « C’est une horreur, une horreur; ils n’arrêtent pas d’apporter des corps ». C’est une pluie de témoignages, révélateurs de l’ampleur du drame qui s’est abattu sur place.

Le premier ministre somalien, Abdi Farah Shirdon  a présenté ses condoléances aux familles des victimes du drame de Lampedusa, en ces termes : « Je tiens à exprimer mes sincères condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers et des amis dans ce tragique accident. Je tiens également à remercier et à féliciter les mesures prises par les garde-côtes italiens, il ne fait aucun doute que leur réaction rapide a permis d’éviter de nouvelles pertes de vies ». Tout en reconnaissant implicitement la part des gouvernants dans cette catastrophe. « En tant que gouvernement, nous devons continuer à bâtir sur les réalisations déjà faites pour rendre la Somalie un endroit sûr, endroit stable et attrayant pour vivre, de sorte que ces jeunes qui fuient leur pays vont rester et participer à la reconstruction de leur pays ».

Ce message intervient après le naufrage d’un bateau, avec à son bord plus de 500 immigrants, en majorité des Somaliens et Érythréens. Le bateau était parti des côtes libyennes pour rejoindre l’Italie. L’accident s’est produit à 550 mètres de la côte.

« Il y a encore plein de cadavres. On ne peut pas dire combien; ils sont tous serrés les uns contre les autres, on ne voit que les premiers », a expliqué à la chaîne SkyTG24 l’un des sauveteurs, Giovanni de Gaetano, visiblement sous le choc.

« C’était tragique de voir les corps des enfants » a déclaré Pietro Bartolo, un responsable sanitaire de l’île. Selon lui, Lampedusa « n’a pas assez de cercueils » et a dû en faire acheminer par avion.

Un pêcheur, Rafaele Colapinto, a expliqué être venu en aide à des migrants : « On a vu un océan de têtes, on a mis une demi-heure pour embarquer chacun d’entre eux, car ils glissaient à cause du gazole ».

Rome a décrété vendredi « deuil national » et une minute de silence sera observée dans toutes les écoles ainsi qu’avant tous les matchs de football du championnat.

Le bateau de pêche a commencé à prendre l’eau et « de peur qu’il ne coule, les migrants ont enflammé une couverture pour attirer l’attention, mais cela a provoqué un incendie, puis le navire a chaviré », selon M. Alfano ; vice-premier ministre italien.

Une jeune Érythréenne encore en vie a été retrouvée parmi les cadavres déposés dans un hangar, après qu’un sauveteur a remarqué qu’elle respirait encore. Placée en réanimation à l’hôpital de Palerme, en Sicile, elle se trouve dans un état grave, déshydratée, en hypothermie, atteinte d’une pneumonie après avoir ingéré, comme les autres victimes, du gazole échappé du bateau.

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Commentaires

NDARUZANIYE François-Xavier
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C'est horrible. toutes mes Condoléances attristées. la VIE EST PORTÉE DANS UN VASE D'ARGILE. Oh, Seigneur, reçois dans ton Royaume tes enfants naufragés. Amen

Osman Jérôme
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Des témoignages, on aura toujours après chaque drame similaire. Cependant, qu'ont-ils fait? Que feront-ils pour éviter de pareil hécatombe? Lo hecho está hecho. Que leur âme repose en paix!!!

Alain Amrah Horutanga
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Cette catastrophe pourra, peut-être, raisonner jusqu'aux oreilles décideurs politiques, vue sa médiatisation, espérons! Une fois qu'ils auront pris conscience que cette jeunesse ne croit plus aux promesses faites par eux, ils se mettront à agir. C'est des deux cotés que cela devrait provenir, des occidentaux et des africains. Dans un reportage, un sénégalais disait " ici(afrique) je suis déjà mort (mort pour ne pas craindre la traversée en mer) c'est de l'autre coté(europe) que je vais chercher ma résurrection". Pour le cas somaliens, il faut vraiment que revienne la paix. Les erythréens ont un tout puissant président-dictateur, un pays très restrictives en matière des libertés avec un parti unique. On n'y sort difficilement c'est pourquoi tout celui qui parvient à franchir la frontière ne revient plus en arrière.

Rendodjo
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L´Afrique ne s´émeut pas de voir ses enfants mourir. Et aucun autre dirigeant n´a réagit. Triste, triste triste.

Alain Amrah Horutanga
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ils se sont donné rendez-vous au prochain sommet de l'UA pour voir comment se retirer du traité de Rome.le peuple vient toujours en second lieu.Et dire que l’Europe prend au sérieux cette question...

Roméo Taka
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Un billet qui se lit vraiment avec beaucoup d'émotion... Les différents témoignages que tu rapportes traduisent vraiment l'ampleur de la tragédie humaine à laquelle nous avons assisté, hélas une fois encore, impuissants...
Mais combien de morts faudra-t-il encore compter...avant que les décideurs politiques, de part et d'autre de la Méditerranée, cessent enfin de gaver l'opinion publique de discours? les uns opprimant leurs peuples par la violence politique et l'insécurité alimentaire, tandis que les autres entretiennent auprès de leurs concitoyens (à des fins électoralistes) la psychose de l'envahisseur immigré...
Y a-t-il vraiment des raisons d'espérer que ce sera le dernier "Lampedusa" ? J'ai bien peur que non...