Il nous faut un dictionnaire politique

Article : Il nous faut un dictionnaire politique
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30 juillet 2015

Il nous faut un dictionnaire politique

Au nom de quel peuple parle-t-on ? Quand certains voient les morts, d’autres voient les vivants. En politique, c’est difficile de comprendre le jeu qui se joue, les mots employés, les hyperboles, les euphémismes, les litotes, etc. Il nous faut donc un dictionnaire politique afin d’éviter le pire. Les mots en politique n’ont forcément pas les mêmes sens que chez le commun des mortels. Nous vivons déjà dans deux mondes parallèles. Ce qui se dit n’est souvent pas ce que l’on fait.

Après deux mois de contestation sur fond de violence et de semblant de front commun contre la 3e candidature de Pierre Nkurunziza, il faut avouer que l’opposition politique, une partie de la société civile et une partie de l’armée (putschiste du 13 mai) ont échoué à faire partir Pierre Nkurunziza par tous les moyens. Il a enfin obtenu ce mandat, son troisième. On en reparlera en 2020 ? Si le mouvement armé se déclarant « libérateur » n’y arrive pas. Déjà au lendemain des élections de 2010, un autre mouvement de « restauration de la démocratie » voyait le jour. Que sont devenus les leaders ? Je n’en sais rien.

La mise en place de la nouvelle Assemblée nationale au Burundi n’avait laissé personne indifférent. Au petit matin du 27 juillet, le principal opposant du président Nkurunziza, Agathon Rwasa, élu de la circonscription de Ngozi lors de la dernière législative avait appelé au boycott des élections et n’a ensuite pas reconnu les résultats. Il a toutefois avait siégé au Parlement avec ses sympathisants aussi élus lors de la dernière législative. Actuellement, il est vice-président de l’Assemblée nationale. Il était candidat indépendant à la présidentielle pour le compte de la coalition « Amizero y’Abarundi » (littéralement l’espoir des Burundais), une coalition des extrêmes avant tout.

Une coalition qui vole en éclats ?

On avait déjà observé des dissensions au sein de cette coalition à l’hémicycle de Kigobe. Deux camps se dessinent : ceux qui doivent honorer les manifestants morts pour ne pas siéger et ceux qui ne veulent pas décevoir ceux qui les ont élus. Tous issus de la même mouvance.

« Des Burundais ont été élus la Coalition Amizero y’Abarundi. Il ne faut pas les décevoir, ils peuvent être récupérés par d’autres formations politiques. Il faut que notre voix soit entendue à l’Assemblée nationale même si nos propositions peuvent être rejetées », déclare Agathon Rwassa.

Quand je dis que les mots des politiciens sont difficilement accessibles, il faut le croire. Des élections qu’on ne reconnait pas, des élections auxquelles ils n’ont pas participé… Comment cela est-il possible de siéger ? Je suis perdu. Et quand l’autre camp, de cette même coalition, joue avec la carte « compassion » ma petite intelligence me dit que je suis sonné. Sachant qu’en 2010, des Burundais perdaient la vie et étaient persécutés par les mêmes personnes, ceux-là mêmes qui refusent de participer aujourd’hui dans les institutions de l’Etat l’avaient pourtant fait en 2010. Alors là, le ridicule n’existe pas. En ce temps-là, Agathon Rwasa et son parti avaient boycotté ces élections comme une grande majorité de l’opposition. Sérieusement, Amizero y’Abarundi ?

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Commentaires

Anonymous
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haaa bavyt ama kanaki hagti ya rwasa na nditije

Benjamin Yobouet
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Vraiment il nous faut un dictionnaire politique. Bel article. Le titre me plaît bien.

Bien à toi !

Charles Redan Nyangasa
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Ce que vous venez de dire est vrai, il faut ce truc pour tous les africains !!!!!!!!!!!???!!!!!!!!!!!!