Alain Amrah Horutanga

La radio au pays d’Hassan RUVAKUKI

La radio au pays d’Hassan RUVAKUKI

La place qu’occupe la radio dans la société burundaise est capitale. Elle est accessible à tous en gratuite. Elle ne coute que les piles à se procurer ou encore aujourd’hui le temps de recharger sa batterie de téléphone.

La radio ne demande pas à être un homme instruit pour comprendre son fonctionnement (pour une population à très majoritairement analphabète). Le poste de radio est mobile, on l’emporte où l’on veut dans les champs comme dans les bistrots mais aussi c’est un bon compagnon. C’est une amie

image de afriqinter.com
image de afriqinter.com

fidèle qui sait tout. Elle nous apprend, elle nous informe, elle nous éduque et elle nous rend gaie. On a l’impression même qu’aujourd’hui la radio fait partie des besoins élémentaire de l’homme. L’accès gratuit à l’information se concrétise surtout et avant tout par la « démocratisation » de la radio. Elle est présente à tout bout de champs, dans nos bus, nos taxis et même aujourd’hui pour ce qui relève du domaine de l’insolite, les motos et vélos sont équipés des postes radio à Bujumbura.

La radio, ce truc là dont on pensait il n’y a pas encore longtemps qu’il y avait des petits bons hommes dedans. Ce temps révolu après bien sur, avoir balancé plusieurs postes sur le macadam du vieux oncle belge pour pouvoir apercevoir taille que pouvait avoir ces bons hommes. On cherchait à comprendre encore le mode de fonctionnement de cette société de  ces petits-bons-hommes-radio qui n’arrêtaient de parler que quand on appuyait sur un bouton ou encore quand les cailloux sont déchargés (en kirundi et lingala les batteries sont dites cailloux « amabuye »et « mabanga »). Il y a longtemps on cherchait à savoir comment les blancs pouvait condamnés des hommes dans ce petit monde là.

Maintenant on sait que Claudi est à Paris et grâce au système satellitaire qui peut propulser sa voix à des milliers de kilomètres de son studio, on l’entend. On sait aussi que ces personnes qu’on écoute sont des humains, ils ont une vie, ils tombent malades, ils ont des sentiments et surtout ils ne sont pas coincés dans ce petit truc là. On peut ainsi les toucher, les voir les apprécier. Ils ont des qualités comme des défauts, ils s’appellent journalistes, animateurs, chroniqueurs. Ils y en a aussi ceux-là dont on n’entend pas de voix mais qui sont toujours remerciés à la fin d’un journal parlé, d’une tranche, d’animation, d’une émission. Ils sont appelés, metteurs d’ondes, arrangeurs, techniciens et tout simplement les hommes à la manette ou encore à la console.

Hommage à Hassan

La radio aujourd’hui ne fait pas que les heureux. Il y en a qui auraient certainement préférés voir des hommes enfermés dans un poste. Et cela quelque soit le poste, radio ou prison. Ils n’auraient pas eu du mal à les faire taire s’ils étaient enfermés dans un poste de radio. Heureusement que ce n’est pas le cas. Ils auraient juste appuyé le bouton. Mais ils ont toujours une solution alternative à chaque fois ils peuvent taire des voix. Ils peuvent taire certaines voix à  jamais. Ils peuvent aussi intimider certaines voix ou taire momentanément une voix de radio qui dérange. Voilà pourquoi il n’est toujours aisé d’être à la place de celui qui informe. Hassan  privé de ses écouteurs, de son microphone, de sa famille, enfile aujourd’hui et cela depuis plusieurs mois la tenue verte de la honte (les prisonniers burundais se parent de tissus verts) aux cotés des violeurs, des assassins, des voleurs, des  escrocs. Ils ne voulaient plus entendre cette voix qui, à leurs yeux, dérangeait et qui  les poursuivait partout dans leurs mouvements. Ils ont réduit cette voix de radio en une voix de « perroquet » qui devra clamer son innocence à longueurs des procès.


Et si la dot était un frein à l’émancipation de la femme?

 

Aborder la question de l’émancipation de la femme dans une troupe d’hommes (je dis bien dans une troupe) suscite une discussion interminable mais aussi passionnant. Certes, elle fait grincer les dents de certains parce que enchainé encore par la coutume et les religions qui veulent que la femme soit soumise à son mari. Mais dans la présente réflexion il ne s’agit pas de la place de la femme dans les religions ou la coutume. Comme la coutume elle-même ou la tradition, la condition féminine est un sujet presque impossible à aborder au risque d’être traité de je ne sais quoi d’athée ou des -ismes. Il faut se taire pour ne pas attirer les foudres des religieux et des traditionalistes. Heureusement que sur internet ils sont encore moins nombreux car ils détestent le progrès. Plusieurs articles traitant de la condition féminine ont paru et paraissent encore dans des nombreux quotidiens, hebdomadaires, mensuels, revues, magazines. D’autres personnes encore ont voulu faire entendre leurs voix d’experts sociologues à travers les radios et télévisions. Bref, tous les moyens de communications possibles ont été sollicités pour essayer d’expliquer cet état de fait qui ne date pas du siècle dernier et qui perdurent.

Dans le cadre de ma petite occupation de partager avec  vous mes points de vue, j’ai décidé d’ouvrir le débat avec un sujet choc dans ce que j’appelle la faculté de la rue. Loin d’être un chercheur ou un expert dans tel ou tel autre domaine je traiterai des sujets à ma propre façon comme on le fait avec les amis dans la rue ou dans un café.

Cette série commence par un sujet qui n’intéressent pas trop les jeunes mais qui les concernent et les concerneront plus tard au cours d’une certaine période de leur existence. C’est lors d’un débat autour d’une nouvelle écrite par une de mes amis qui traitait de la question de l’indépendance ou plutôt de la dépendance de la femme à son mari². D’un coup quelqu’un lancera la dot est aussi une cause de dépendance de la femme à l’égard de son mari quand moi je voyais la religion avec le fameux « femme soit soumise à ton mari… » de la Bible.

Cette donne a attiré mon attention. Le débat qui portait sur cette dépendance à réveiller en moi une curiosité de continuer à débattre avec d’autres amis c’est ainsi que j’ai fini par conclure que cette dépendance de la femme trouvait un appui solide du coté de la coutume africaine non pas cette fois avec ce qu’on a toujours appelé la théorie de la division des taches mais dans la dot elle-même, le prix de la fiancée qui est le point de départ d’une vie de couple. Bien que la nouvelle se situait au Burundi. C’est plus la pratique de cette coutume qui s’observe dans la grande majorité des coutumes africaines qui fait que je l’étende à toute l’Afrique. La question n’est pas en soi tabou pour ne pas en parler. Mais volontairement ou inconsciemment on l’offusque comme si c’était un crime de lèse-coutume de la remettre en cause. En voyant en elle un frein à l’émancipation de la femme, la dot africaine puisque c’est d’elle qu’il s’agit et qui n’est autre que ce que J. Goody et S.J Tambiah appellent  le prix de la fiancée. La dot en occident, plus particulièrement en Europe de l’ouest, s’entend comme les apports matériels et financiers de la famille de l’épouse au mari de leur fille et en Afrique la dot ce qu’on traite du prix de la fiancée qui est donc l’inverse de la dot occidental à savoir le mari ou le futur mari apporte une certaine somme ou des biens à la belle famille pour que la bénédiction et l’autorisation leurs soient accordées.

La dot en occident n’existe plus mais elle n’a pas non plus totalement disparu. Elle semble persister dans certains coins. Mais je préfère, pour ne pas heurter, certaines sensibilités appeler le prix de la fiancée de dot comme on en a l’habitude.

Peut-on concevoir un mariage sans pouvoir verser la dot aujourd’hui en Afrique? La dot africaine peut-elle être vue comme le prix de la fiancée? La dot africaine en soit n’est-elle pas un frein à l’émancipation de la femme?

Le code de la personne et de la famille burundais est bien clair dans ses lignes. Il y a aucune trace de dot comme condition de validité du mariage. Dans son article 93; « la validité du mariage ne peut-être conditionnée par le versement d’une dot, même dans le cas d’un engagement écrit du futur époux » qu’en est-il de a pratique? C’est bel et bien une condition. Pour contracter un mariage civil il faut verser  une dot. On n’y peut rien. La coutume a encore de beaux jours devant elle. La dot parait comme une condition de validité du mariage du point de vue des familles et de la société entière. Le futur mari se sent obligé coutumièrement ou plutôt traditionnellement. Du point de vue juridique, c’est-à-dire en  considérant le mariage comme un contrat civil, la dot n’est pas une condition préalable à la conclusion d’un mariage comme l’énonce l’article 93 du code des personnes et de la famille burundais. C’est plutôt une condition coutumière, une condition traditionnelle qui est encore ancrée dans les esprits de beaucoup de parents et voire même ceux des jeunes. Elle est la confirmation, pour certains, de la capacité de voir en l’homme son sens de la responsabilité. Il confirme par ce geste là qu’il est capable de prendre en charge la future épouse qu’elle ne manquera de rien. Il faut souligner en passant que la réunion de la somme fait parfois objet de cotisation. Mais pour d’autres et d’ailleurs dans la grande majorité, ce qui est même de l’idée de cette dot, c’est un signe de remerciement. C’est un cadeau du futur mari à sa future belle-famille « pour avoir bien élevé sa future épouse ».

La dot africaine qui est le prix de la fiancée est une réalité. Elle n’est pas une invention de l’occident. Comme élucidé précédemment, elle est soit une récompense à la famille de la fille pour les soins apportés antérieurement à la future épouse soit encore un signe probant de la capacité pour le futur époux à prendre en charge sa future épouse. C’est l’essence même de la dot. Elle n’est pas parfois exprimée dans son premier sens  et on tourne en rond lui donnant d’autres sens bien recherchés. L’idée de récompense dégage en elle-même la notion du prix. Il ne s’agit pas dans ce cas d’une libéralité. On comprend suffisamment qu’il s’agit bel et  bien d’un acte qui profite aux deux parties. Plusieurs autres éléments consolident cette considération notamment dans la pratique du prix de la fiancée. La dot se discute selon que l’on est riche ou pauvre, selon que l’on est dans une ville ou dans un village etc. Ce prix se négocie comme si la femme était un « objet » qu’on négociait sur le grand marché de Bujumbura car souvent elle se discute en termes de vaches lors de la cérémonie dotale et parfois publiquement. Il n y a donc pas de raisons de nier l’évidence il s’agit bien du prix de la fiancée.

Les instruments juridiques montrent suffisamment que l’homme et la femme jouissent des mêmes droits et sont tenues aux mêmes devoirs. Mais le poids de la coutume est toujours lourd à dégager du jour au lendemain dans les esprits de nombreuses personnes. Ce qui ne permet pas à certaines catégories, que je qualifierai des « faibles », d’exercer et voire même de jouir de certains droits qui leurs sont reconnus. De ces catégories il y a les femmes, les enfants, les personnes vivant avec handicap… Quand je parle de femmes cela ne veut pas dire que toutes les femmes ne jouissent pas pleinement de leurs droits. C’est cette donné qui a poussé législateur par exemple à reformer le code des personnes et de la famille burundais.

La dot comme vue haut n’est pas juridiquement une condition préalable pour contracter un mariage mais elle a une très grande importance aux yeux de la société burundaise à 80% analphabète. Une importance très grande que les solennités devant l’officier de l’état-civil. Mais le fait que la dot se négocie comme si la femme à prendre en mariage était une marchandise n’est pas réellement un frein à son émancipation? Certains trouveront dans cette pratique une libéralité. Mais une libéralité est un acte juridique unilatéral qui ne se négocie pas et qui n’est pas obligatoire. Pourquoi se sentir obligé de faire une libéralité? Mais ici comme je l’ai dit, il ne s’agit pas d’une liberté mais d’un acte ou chacun attend quelque chose de l’autre. Une sorte de contrat synallagmatique comme le démontre la doctrine juridique. Une partie attend l’argent et l’autre partie la femme et le prix de l’échange est la dot. L’opération remplit les conditions d’un contrat synallagmatique et non d’un acte libéral!

Dans cet échange qu’entend le futur mari? Qu’entend la future épouse? Que dit la coutume? Celui-ci ne s’apparente-t-elle pas à une forme d’adoption? Si, c’est une forme d’adoption si l’on veut humaniser cette pratique. Non, si on veut la déshumaniser et la réduire à un échange d’objet tout simplement. En assimilant cette pratique à une adoption, la dot réduit la femme à un enfant donc à un incapable juridiquement parlant. L’homme en versant la dot prouve sa capacité à prendre en charge une famille, une femme et subvenir à tout ses besoins. Et en retour la femme que prouve-t-elle? Rien, si ce n’est obéissance et soumission. Elle se fera représenter par son mari, elle devra avoir son accord pour accomplir certains actes. Ceci se vérifie quand la femme doit trouver un emploi où le mari doit marquer son accord.

Les hommes voient mal que sa femme soit une secrétaire, un médecin garde nuit ou infirmière de garde, hôtesse…

Comme un enfant, elle a besoin de l’avis de son mari pour poser un acte juridique surtout quand il touche à son emploi du temps. On lui sortira un « tu manques de quoi ici pour travailler et ne plus s’occuper de l’éducation des enfants? » Si le mari est nanti. Dans cet échange dotal, il y a aussi un élément psychologique qui joue du coté de la future femme comme du coté du futur mari. Du coté de la femme, c’est ce qu’on appelle « une dette morale ». « Il y a une somme, des objets qui ont été donné afin que cet homme m’acquiert et donc je dois faire honneur à mes parents »  cet élément la retient à ne pas aller l’encontre de la volonté de son mari.

N’oublions pas aussi les livres Saints dans la fameuse phrase « femme soit soumise à ton mari… » mais aussi les français qui disent la main qui donne est au dessus de celle qui reçoit.


Le père Noël est reparti avec son électricité.

place de l'indépendance
place de l’indépendance

 

Habitué au délestage quotidien, les habitants de Bujumbura ont eu droit à un cadeau du père noël pendant cette période des fêtes de fin d’année. Dix jours avec du courant électrique en permanence et sans interruption. Alors que le discours des autorités reste celui de la faiblesse de la production qui ne peut répondre au développement de la capitale.

La question qui se pose dans la capitale Burundaise est celle de savoir d’où provenait cette électricité. Peu avant le réveillon de noël c’est-à-dire le 24 décembre 2012, la régie publique chargé de la distribution de l’électricité (REGIDESO) avait annoncé à travers les media que pendant la période des fêtes il y aura dans tous les quartiers de la capitale de l’électricité en permanence et sans interruption. Ce qui n’a jamais été le cas depuis le début de l’année 2012. Un  numéro de téléphone a même été donné au cas où un quartier subirait une interruption en fourniture de cette énergie qui devient un privilège aujourd’hui à Bujumbura. Cette interruption  inattendue serait due à une raison indépendante de leur volonté comme on l’entendrait par ces mesures prises. Dans toute cette manœuvre séductrice, la question est d’où est venue cette capacité de la régie à fournir de l’électricité en permanence et sans interruption aux habitants de Bujumbura? Quand on nous chante que la production en l’électricité ne répond plus à la demande d’où les délestages pour un partage équitable de l’énergie, comment s’est-elle déployée pour satisfaire à la demande pendant la semaine des fêtes? Aucune réponse n’a été donnée par cette entreprise publique peut-être parce que la question ne leur a pas été posée? On ne le saura jamais! Ce privilège nous a été donné par le Père Noël, c’est lui seul qui était descendu du ciel avec un énorme groupe électrogène à l’occasion des fêtes de fin d’année afin de  pallier au manque d’électricité ou  plutôt à l’incapacité du fournisseur à fournir de l’énergie aux habitants de Bujumbura alors que nous sommes en pleine saison de pluie. La saison de pluie parce que cette même société nous avait dit que pendant la saison sèche le niveau d’eau baisse. C’est pourquoi il y a dans tous les quartiers de la capitale de l’électricité en permanence et sans qu’aucun habitant ne se plaigne. Du réveillon de noël 2012 au 2 janvier 2013. La même société de distribution avait revue à la hausse ces tarifs en promettant l’amélioration de la production  électrique afin de satisfaire aux besoins de la ville en énergie. Là aussi on ne sait plus ce qu’ils on fait de cette promesse. Le retour au régime des délestages et la conséquence du départ du Père Noël Bujumbura le 03 janvier 2013 dans la matinée. Il est reparti avec son groupe électrogène. Le père noël s’en va. Son courant aussi.

 


Le chinois nous entend

Les objets en provenance du pays de Mao ne font pas que grincer les dents. Certains y trouvent du plaisir.IMG_0628
Il peut nous arriver, ce qui est fréquent avec les délestages pour nous citadins, d’avoir un téléphone portable avec une batterie complètement déchargée où il suffit d’oublier l’horaire de la distribution de l’électricité pour en pâtir. Si le tour de ton quartier est passé tu attendras qu’elle revienne après 24 heures. Si on se retrouve dans un milieu rural où les paysans n’ont jamais vu même un câble électrique passer au dessus de leurs têtes, on se demandera comment font-ils pour recharger leurs téléphones.
C’était pénible au début car souvent il y avait un voisin possédant une batterie de véhicule où il pouvait produire de l’énergie électrique suffisant pour recharger une batterie de téléphone. Le client à la recharge devrait payer une somme de 100 fbu après service ou encore il fallait faire un long trajet pour atteindre un centre urbain proche. Mais maintenant il existe un téléphone portable dont la batterie ne se décharge qu’après deux mois! C’est un téléphone chinois! Le chinois est pour le Burundais celui qui comprend le mieux ses besoins. Comme on le sait, dans nos magasins on rencontre déjà des téléphones très sophistiqués made in china. On n’a plus besoin d’utiliser deux téléphones pour y insérer deux puces pour ses deux numéros. Il suffit d’en acheter un et placer ses deux puces. Maintenant il y a des Samsung duos pour ça. Mais qu’en est-il lorsqu’on en a quatre? Là le chinois est en avance par rapport à Apple, Nokia ou Samsung. Le chinois à penser qu’il y a au moins quatre opérateurs de téléphonie mobile dans un pays et il a devancé les autres. Tenez! Il est à la pointe de la technologie, un téléphone qui peut contenir cinq puces. Qui dit mieux! On ne parle que des puces qu’en est-il des options?
1. Bluetooth pour partager trop souvent les clips vidéo et les chansons
2. Internet car pour le petit paysan dans le Mugamba il n’a pas besoin d’internet il ne sait même pas écrire son propre nom que ferait-il avec GOOGLE WIKIPEDIA OU MONDOBLOG. Il suffit juste de dire internet pour rivaliser avec les autres grandes marques. Un navigateur qui laisse qui laisse à désirer.
3. Un emplacement d’une carte mémoire. C’est à ce niveau qu’il est intéressant le chinois. Il a senti le besoin d’un Burundais lambda qui faisait, il y a peu, des longues marches avec son petit poste récepteur et lecteur des cassettes qui fonctionnait grâce à des batteries qu’il devrait tout le temps remplacer. Bien qu’il se développe un marché sur le rechargement des batteries (seule 2% des burundais ont accès à l’électricité).
4. Il n’en a pas fini, le chinois dans son intention de séduire le Murundi n’a pas oublié la torche. Sur ce point, il a conquis les citadins comme les paysans. Les délestages dans la ville de Bujumbura ont poussé ses habitants à opter pour un autre moyen d’éclairer leurs chemins. Les soirs, les rues de la capitale brillent comme si des colonies de lucioles les envahissent. Dans la campagne, depuis l’arrivé des belges la torche a toujours été un bien de luxe et avec l’arrivé des produits chinois, la torche a été démocratisée et donc l’avoir dans son téléphone c’est encore mieux.
5. Une radio pour ce qui n’ont pas de l’argent pour se procurer une carte mémoire ou les nouvelles chansons dans un studio de partage de musiques et bien les stations de radio par manque d’émissions émettent à la longueur de la journée de la musique même une musique qui vient tout juste d’être fini dans un studio.
6. Appareil photo et vidéo incorporés 12M pixels mais c’est juste ce qui écrit. A y voir de près, c’est moins de 1M pixels.
7. Le tout couronné par un prix hors concurrence car le chinois connait la profondeur de la poche du Burundais lambda.
Ne dites jamais que ce sont des téléphones piratés, le citoyen Burundais qui ne connait rien à la piraterie te trouvera débiles. Comment après tout les services que lui rend son téléphone, tu lui parle de piraterie? C’est un China mobile! Comme on aime bien le dire ici à Buja par les petits revendeurs des téléphones volés! Plus grave on peut rencontrer un Nokia estampillé made in Finlande alors qu’il est un china mobile piraté avec un même design mais facile à le reconnaitre grâce à son français approximatif. Le haut parleur d’un Nokia ou un Samsung ne porte pas loin comme china mobile il te répondra peut-être ainsi. Tout simplement ils ne sont pas sur la même onde! Dans les bus, la portée du haut parleur d’un china mobile rivalise avec ceux de la musique de nos bus. Aux plaisirs des baladeurs. Ceux-ci préfèrent laisser jouer la musique non plus au plaisir de soi mais au plaisir de tous car mieux vaut qu’on entende ses gouts. Un sauvé ou un Profane
Sur les marchés et les nombreuses boutiques on trouve des modèles semblables à aux téléphones de la marque Nokia, Samsung…
Puisque ces téléphones piratés coutent moins cher mais aussi à cause de l’hypocrisie des commerçants qui vantent toutes ces options, le burundais tombent dans ce piège et achètent ces produits là.
Le chinois ne cessera de nous surprendre.


Ce soleil qui éclaire la nuit


Dans la capitale burundaise on voit dressé, sur la plupart des routes et des places connues, des lampadaires communément appelé les « je t’aime ».

place de l’indépendance

Ces lampadaires qui donnent un autre visage de cette capitale, celle de la continuité de la lumière, dissipent aussi peu à peu les profondes ténèbres dans lesquels on était plongé. Car il y a longtemps, très longtemps que les habitants de Bujumbura ont vu la lumière de l’éclairage public. Certains endroits étaient réputés être des nids des bandits en quête d’une proie dans cette capitale aussi ténébreuse que l’enfer. Plusieurs raisons avaient été avancées par l’administration telle que le non paiement des factures par la mairie. Une raison avancée par la REGIDESO (le seul distributeur de l’eau et de l’électricité au Burundi), entreprise étatique et en situation de monopole. La mairie avait avancée pour raison, le faible rendement en électricité de cette dernière. Il fallait donc privilégier les ménages en les évitant les délestages, tout en éteignant ces lampadaires. Ce qui n’a pas été le cas à la longue. On pouvait rencontrer ces lampadaires s’allumer toute la journée et s’éteindre la nuit. Mais à quoi serviraient-ils en les allumant la journée pour les éteindre le soir ? En tout cas à faire payer la mairie.
Aujourd’hui une solution durable a vu le jour, c’est le remplacement des ces lampadaires par ceux fonctionnant grâce à l’énergie solaire. On en rencontre un peu partout sur les routes principales ainsi que les grandes places à l’instar de la place de l’indépendance. Ils fonctionnent grâce à l’énergie solaire captée la journée et stockée dans des batteries pour être utilisé le soir.


On change de costume… et alors?

Dans les rues de Bujumbura, il est plus aisé de rencontrer un homme en chasuble portant les marques d’un opérateur de téléphonie mobile de la place qu’un militaire dans sa tenue. Ces hommes qui nous vendent tous les jours les cartes de recharges ou de puces ne font pas que ce job! Il y en a qui maintenant exercent d’autres activités en parallèle mais toujours dans leurs tenues, telle que la vente du pain comme sur cette photo prise à la gare du nord à Kamenge. Bizarre! Est-ce cette entreprise de téléphonie s’est transformée en une boulangerie? Ou bien a-t-elle ouvert une boulangerie? On leur posera la question sinon la chasuble nous pousse à croire le contraire mais… les pains entre les mains de cette personne à chasuble porte aussi confusion! Que dire?